Coronavirus : un choc d’une ampleur bien plus importante qu’en 2008

Coronavirus : un choc d’une ampleur bien plus importante qu’en 2008

Dans son point conjoncturel du 9 avril 2020, l’Insee note le caractère totalement inédit de la crise que nous vivons et souligne la difficulté à prédire ses conséquences sur l’économie.

Article achevé de rédiger le 14 avril 2020.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estime que la perte d’activité liée au confinement devait se traduire par un recul de 12% du PIB* trimestriel et de 3% du PIB annuel. Du moins en termes d’ordre de grandeur. Car ces chiffres ne constituent pas des prévisions. Ils visent simplement à « traduire la chute instantanée des taux de croissance au trimestre et à l’année, sous l’hypothèse implicite d’un fort rebond de croissance dès la sortie du confinement ». Tout dépendra donc de la durée réelle du confinement et du temps que prendra le retour à une activité normale.

Les analystes comparent dans leur étude la crise liée au Coronavirus à la crise financière de 2008-2009. Et le résultat se montre inquiétant : « on assiste à un choc dont l’ampleur est bien plus importante. Un choc évalué a minima à -12% sur le PIB trimestriel et à -3% sur le PIB annuel est très au-dessus des chocs d’environ -1,5% sur le 4e trimestre de 2008 et le 1er trimestre de 2009. Il le sera a fortiori si la durée du confinement se prolonge et/ou si sa sortie n’est que graduelle. Cette ampleur inédite rend très hasardeuse la prévision au trimestre ou à l’année : il est impossible à ce stade de dire si la reprise sera rapide ou lente et si elle se fera avec ou sans l’effet rebond qui permettrait de compenser une partie de la perte instantanée ».

D’ailleurs, après l’annonce de la prolongation du confinement jusqu’au 11 mai au minimum, les prévisions du gouvernement se montrent bien plus pessimistes. Édouard Philippe, le Premier ministre, table sur une chute du PIB de 8%, et une hausse du déficit public aux alentours de 9% du PIB…

Une baisse d’activité de 42% dans le secteur marchand

À début avril, l’activité économique française serait en baisse de 36% par rapport à une situation normale. Les branches marchandes (commerces, restauration, transports…) sont logiquement les plus touchées, avec un recul d’activité évalué à 42% au global. Des disparités importantes étant toutefois à souligner : par exemple, les services d’hébergement et de restauration accusent une chute de 90% de leur activité…

Côté consommation des ménages, confinement oblige, les chiffres marquent le pas. Les dépenses auraient diminué d’environ 35% par rapport à une période normale.

Les données de transactions par carte bancaire nous montrent un pic impressionnant de dépenses alimentaires notamment le jour de l’annonce du confinement, avant un ralentissement notable.

Évolution d’ensemble des transactions ainsi que dans quelques secteurs caractéristiques

Glissement annuel de montants quotidiens de transactions par carte bancaire en 2020
en comparaison à ceux du même jour de 2019

Lecture : le montant des transactions par carte bancaire pour des achats de carburant était inférieur de 91% le dimanche 29 mars 2020 par rapport au dimanche 31 mars 2019, ce montant était supérieur de 42% le lundi 16 mars 2020 par rapport au lundi 18 mars 2019.

Source : GIE-CB, calculs Insee.

Les données confirment par ailleurs que la vente à distance est moins impactée par le ralentissement. Après le début du confinement, « les ventes physiques chutent fortement, en moyenne de 60%, par rapport à la même date en 2019. Les ventes à distance baissent légèrement à partir du 13 mars, plus nettement après le 16 mars, mais de manière bien moins prononcée que pour les ventes physiques puisque la baisse est de l’ordre de 20% ».

*PIB : Produit Intérieur Brut. Il s’agit d’un indicateur économique qui permet de mesurer la valeur de tous les biens et services produits dans un pays sur une année, autrement dit sa production de richesses.

Mis à jour le 30/04/2020

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