Épargner malin pour ses enfants avec l’assurance vie et le PER

Épargner malin pour ses enfants avec l’assurance vie et le PER

Nombreux sont les parents qui souhaitent préparer l’avenir de leurs enfants en leur constituant un petit pécule pour leur majorité. Pour cette épargne, oubliez le livret A et pensez “long terme”. Nos conseils.

Certaines traditions ont la vie dure ! Il existe en France 55,6 millions de livrets A(1), dont de nombreux sont ouverts tous les ans par de jeunes parents désireux de préparer l’avenir de leurs enfants. Si cette décision semble frappée au coin du bon sens, elle n’est cependant pas optimale étant donné le contexte financier. En effet, depuis le 1er février 2020 l’épargne réglementée ne rapporte plus que 0,50%, ce qui a tout juste couvert l’inflation l’an dernier. Désormais, une telle stratégie pourrait même conduire à perdre de l’argent.

De plus, l’épargne d’un jeune enfant bénéficie d’un horizon de placement très long. On ne parle pas ici de l’argent de poche d’un enfant ou d’un adolescent qui aura vocation à financer ses sorties et loisirs mais des sommes placées, parfois dès la naissance, avec pour objectif de lui bâtir un patrimoine pour démarrer dans la vie. Dans cette optique, privilégier une enveloppe d’épargne de long terme est plus approprié.

L’assurance vie, dans une optique de long terme

À commencer par l’assurance vie, parfaitement adaptée à ce dessein. Tout d’abord, elle comporte un support sans risque, liquide et mieux rémunéré que le livret A : le fonds en euros. Elle donne en outre accès à des unités de compte. Ces supports non garantis en capital permettent d’investir sur les marchés financiers et ainsi d’améliorer la performance de l’épargne.

Certes, placer l’épargne de ses enfants en Bourse n’est pas un long fleuve tranquille mais le temps joue en votre faveur. Si les performances des marchés sont aléatoires d’une année sur l’autre, sur le long terme, elles s’avèrent statistiquement bien plus élevées que celles de l’épargne sans risque.

Diversifier dans un cadre fiscal doux

En outre, les bons contrats d’assurance vie offrent désormais une large palette de supports, comportant des niveaux de risque variés, allant du plus prudent au plus dynamique. Ils donnent aussi accès à de la gestion sous mandat. Celle-ci permet de se reposer sur un gérant professionnel qui réalisera la sélection des fonds et l’allocation de l’encours pour vous en fonction d’un niveau de risque adapté. Il assurera également le suivi de votre portefeuille dans le temps. Ainsi, pas de mauvaise surprise !

À noter par ailleurs que l’assurance vie voit sa fiscalité s’alléger avec le temps. Dès que le contrat a huit ans d’âge, tout retrait profite d’un abattement de 4 600 euros (pour un célibataire) sur les gains. Un abattement qui se renouvelle tous les ans. Le solde est taxé à l’impôt sur le revenu au taux de 7,5 % (jusqu’à 150 000 euros de versements). Ce cadre favorable permettra à l’enfant devenu grand de récupérer ses capitaux sans trop en laisser aux impôts.

Le PER, pour préparer l'acquisition d’un logement

L’assurance vie n’est pas la seule enveloppe de long terme qui peut recevoir l’épargne de vos chérubins. Le Plan d’Épargne Retraite (PER) peut aussi être un bon réceptacle. Ce n’est pas évident de prime abord, le PER étant conçu pour préparer sa retraite. Mais il profite de deux atouts fort appréciables. Un, les versements réalisés sur ces contrats sont déductibles des revenus imposables et deux, le PER peut être dénoué de façon anticipée pour l’acquisition de sa résidence principale.

En pratique, voici comment procéder pour combiner ces avantages. Vous souscrivez un PER pour votre enfant, c’est donc lui qui sera propriétaire des capitaux à sa majorité. Il pourra donc les retirer dans le cadre d’un premier achat immobilier, ce qui ne devrait pas engendrer une note fiscale trop élevée malgré un régime peu avantageux. Les gains du contrat supportent en effet le prélèvement forfaitaire unique de 30% et les sommes correspondantes aux versements sont imposées au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Mais en début de vie active, le taux d’imposition est généralement modéré.

Défiscaliser au profit de ses enfants

Pour les parents, une telle stratégie présente par ailleurs un intérêt fiscal notable. En effet, les versements effectués sur le PER au nom de votre enfant sont déductibles de vos revenus tant que l’enfant est rattaché au foyer fiscal.

Mieux, vous pouvez utiliser le disponible fiscal de votre enfant. En effet, chaque personne au sein du foyer dispose de son propre plafond d'épargne retraite, calculé en fonction de ses revenus, reportable pendant trois ans. En l’absence d'activité professionnelle, il s’élève à 10% du plafond annuel de la Sécurité sociale de l'année précédent le versement, soit 4 113 euros pour 2021. Pour une adhésion cette année, vous pouvez utiliser ce disponible ainsi que ceux des trois années précédentes s’ils n’ont pas été consommés.

Il est même possible d’aller un peu plus loin, avec le concours des grands-parents. Ces derniers peuvent en effet verser de l’argent sur le PER de leurs petits-enfants, notamment dans le cadre d’une donation, et cette somme sera déductible du foyer fiscal et donc de vos revenus.

Quelques points d’attention

Bien choisir son contrat.
Pour bébé, pas question de se tromper. Que vous optiez pour une assurance vie ou un Plan d’Épargne Retraite, il vous faut un contrat solide, polyvalent et qui évolue bien dans le temps. Mieux vaut éviter les enveloppes bancaires qui sont renouvelées très régulièrement au détriment des produits d’anciennes générations. Soyez particulièrement attentif aux frais, qui viennent grignoter le rendement ainsi qu’à la diversité des supports et des modes de gestion qui vont sont proposés. Enfin, vérifiez que le PER de votre choix est bien éligible aux mineurs.

Ne pas tarder.
Ces enveloppes s’apprécient sur la durée. Elles doivent donc être souscrites assez tôt pour que l’enfant en profite pleinement. Concernant l’assurance vie, la maturité fiscale du contrat étant atteinte au bout de huit ans, il faut idéalement adhérer avant les dix ans de l’enfant pour qu’à sa majorité il puisse décider de retirer les sommes sans difficulté. En outre, plus vous versez tôt et plus l’effet capitalisation jouera à plein. Ainsi, même avec des versements modestes, votre enfant se trouvera à la tête d’un joli pécule.

Mesurer les montants versés.
Les versements sur un contrat d’assurance vie ou un PER n'échappent pas aux règles communes des donations. Attention à l’ampleur de montants épargnés ! Les petites sommes déposées à l’occasion d’événements festifs (cadeaux de Noël ou d’anniversaire par exemple) sont considérées comme des présents d’usage et ne supportent aucune taxation. Au-delà, il s’agit d’un don manuel, taxable (après abattement). Il n’existe pas un montant précis fixant la barrière entre le présent et le don, c’est apprécié en fonction de la situation financière de celui qui offre le présent (ses revenus et son patrimoine) et c’est donc variable d’une famille à l’autre.

Prendre ses précautions.
Si vous envisagez de donner des sommes importantes à votre enfant (via un don manuel donc), gardez en tête que ces dernières lui appartiendront sans possibilité de faire machine arrière. L’usage qu’il en fera sera alors de sa responsabilité. Vous avez néanmoins la possibilité d’assortir ce don d’un pacte adjoint pour encadrer l’utilisation des fonds jusqu’à ses 25 ans au maximum. Cet acte permet notamment de spécifier comment l’argent doit être utilisé et d’interdire ou de limiter les dépenses.



(1)Nombre de livret A en circulation : Rapport annuel sur l’épargne réglementée – 2019

Mis à jour le 15/03/2021

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