Faut-il choisir une sortie en rente ou en capital ?

Faut-il choisir une sortie en rente ou en capital ?

L’assurance vie comme le plan d’épargne retraite (PER) donnent à l’épargnant la liberté de sortir en rente viagère ou en capital. Ces deux modalités possèdent des atouts et des limites. La rente, mal-aimée des épargnants, possède pourtant certains charmes.

 

Lors des discussions entourant la création du plan d’épargne retraite (PER), le débat a fait rage chez les professionnels pour savoir s’il fallait contraindre les épargnants à sortir en rente ou leur permettre de récupérer leur capital. Pour assurer le succès de cette nouvelle enveloppe, le législateur a finalement tranché en faveur de la souplesse, autorisant le choix entre ces deux formats et permettant même de les combiner. Pourquoi ? Car les Français, dans leur grande majorité, n’aiment pas la rente ! Pourtant, la rente viagère est ce qui s’apparente le plus à une pension de retraite et elle ne doit pas être écartée d’emblée, avant d’en avoir bien soupesé les avantages et inconvénients.

Comment fonctionne la rente viagère ?

Tout d’abord, il faut comprendre son fonctionnement. Lors d’une sortie en rente, votre capital devient la propriété d’un assureur qui, en contrepartie, s’engage à vous verser un montant donné chaque mois ou trimestre (ce qu’on appelle les arrérages) tout au long de votre vie. La conversion du montant épargné en rente est calculée en fonction de divers paramètres dont votre espérance de vie statistique. Pour un capital donné, le montant de rente mensuel sera d’autant plus élevé que la conversion a lieu tardivement et inversement. Le risque : en cas de décès prématuré, les sommes “non consommées” demeurent aux mains de l’assureur. Impossible, donc, de le transmettre à ses proches. En revanche, en cas de longévité supérieure à la moyenne, l’assureur devra continuer de régler les arrérages rubis sur l’ongle même après épuisement de votre épargne.

Faut-il sortir en rente ou en capital ?

Si le pari est à double tranchant, nombre d’épargnants ne retiennent que le risque de perte. Pourtant, il est assez fréquent de sous-estimer son espérance de vie ainsi que le capital nécessaire pour réussir à se dégager un complément de revenu significatif jusqu’à la fin de sa vie. Or, un patrimoine dans lequel on pioche régulièrement peut s’éteindre prématurément. C’est pourquoi, lorsque les montants le permettent, il peut être utile de garder une partie des sommes épargnées dans l’optique d’une rente, cette dernière constituant une assurance bienvenue face aux aléas de la vie.

Quelles sont les options de rente viagère ?

De plus, pour répondre à ces problématiques, les assureurs ont développé de nombreuses options permettant de contre-balancer les inconvénients de la rente viagère. En voici quelques exemples :

La réversion : au décès du titulaire du contrat, le paiement de la rente se poursuit au profit du réversataire désigné. Le taux de réversion est généralement paramétrable, de 100% à 60%, mais certaines compagnies permettent de prévoir plus ou moins. Pour une rente de 5 000 euros par an par exemple, une réversion de 100 % permettra au réservataire de toucher à son tour 5 000 euros par an jusqu’à son décès alors qu’une réversion de 60% lui permettra de percevoir 3 000 euros par an.
La réversion est utile pour protéger son conjoint. Attention toutefois en cas d’écart d’âge car en cas de réversion c’est l'espérance de vie la plus longue qui est prise en compte pour calculer le taux de rente.

Les annuités garanties : l’assureur verse la rente jusqu’au décès de l’adhérent. En plus, il s’engage sur une durée minimum, paramétrée lors de la conversion (entre 10 et 15 ans généralement). En cas de décès avant la fin de cette durée minimum incompressible, l’assureur verse les annuités restantes au bénéficiaire désigné par le titulaire du contrat.
Les annuités garanties permettent de s’assurer que le capital durement acquis ne sera pas perdu en cas de décès rapide. Cette option permet de transmettre une partie des sommes qui ne seraient pas utilisées.

La rente minorée ou majorée : certains contrats permettent aussi de paramétrer le montant de sa rente afin de la faire croître ou décroitre au fil du temps.
Ce peut être utile pour faire face à un besoin accru de revenus temporaires ou dans l’optique de financer une dépendance en fin de vie par exemple.

Ces options sont contractuelles et varient d’un produit à l’autre, et d’une compagnie à l’autre. Elles peuvent parfois se combiner.

Bon à savoir
Il faut bien avoir à l’esprit que ces options ne sont pas neutres. Elles permettent de diminuer l’aléa en faveur de l’épargnant et cela se ressent dans le taux de rente. Ce dernier désigne le taux de conversion du capital en rente annuelle viagère. Ainsi, pour un capital donné, le montant des arrérages sera moindre dans le cas où une réversion est prévue. La rente étant alors calculée sur deux têtes, l’espérance de vie statistique est plus longue. De même, si la réversion est de 100%, les arrérages seront plus faibles que dans le cas d’une réversion à 60%.



Quels sont les points à étudier avant de souscrire un contrat ? 

Les frais. Ils sont essentiellement au nombre de deux. Vérifiez les frais sur arrérages, qui sont prélevés lors de chaque versement. Ces derniers se montent souvent à 3%. Validez aussi les frais de gestion de l’encours de rente, le taux étant généralement proche des frais de gestion du contrat.

La politique de revalorisation des rentes. La rente est revalorisée année après année en fonction des résultats techniques et financiers de l’assureur. Mais lors de la répartition des bénéfices, certaines compagnies sont plus généreuses avec les rentiers que d’autres. Renseignez-vous sur les pratiques de la compagnie par le passé.

La table de mortalité.Les assureurs réalisent tous leurs calculs en se basant sur une table de mortalité officielle (TGF05). Ces tables évoluent avec le temps pour tenir compte de l’allongement de la durée de vie. C’est pourquoi il est a priori préférable d’opter pour un contrat garantissant d’utiliser la table de mortalité en vigueur lors de la souscription du contrat, ou lors des versements. En effet, on peut imaginer que lors de la conversion en rente, parfois des dizaines d'années plus tard, la table de mortalité qui sera en vigueur sera moins favorable.

La souplesse du contrat. Vérifiez bien les différentes options de sortie proposées, les paramétrages possibles, et s’il est possible de les combiner entre elles.

Comment est imposée la rente viagère au sein de l’assurance vie ? 

C’est la fiscalité des rentes à titre onéreux qui s’applique. Cette dernière est d’autant plus avantageuse que la liquidation intervient tard. En effet, seule une fraction de la rente viagère est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (17,2 %). Cette proportion dépend de l’âge du rentier lors de la mise en service de la rente :

  1. 70% à moins de 50 ans,
  2. 50% de 50 à 59 ans,
  3. 40% de 60 à 69 ans,
  4. 30% à partir de 70 ans.

Ainsi, pour une rente annuelle de 5 000 euros perçue par une personne âgée de 66 ans le jour où elle a commencé à la toucher, la part imposable est de 2 000 euros (5 000 x 40%).

Comment est imposée la rente viagère au sein du PER ? 

Le traitement fiscal diffère selon que vous avez opté pour la déductibilité des versements. Dans le cas positif, la rente est imposée au barème progressif de l’impôt sur le revenu après abattement de 10%. Les prélèvements sociaux de 17,2% sont dus uniquement pour une fraction de la rente selon l’âge du titulaire au jour de l'entrée en jouissance de la rente (voir barème ci-dessus).
Si vous avez renoncé à la déductibilité des versements, c’est la fiscalité des rentes à titre onéreux qui s’applique, comme dans l’assurance vie.

Mis à jour le 16/04/2021

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