Marchés financiers : bilan 2020 et perspectives 2021

Marchés financiers : bilan 2020 et perspectives 2021

Comment les bourses ont-elles passé l’année dernière face à la crise induite par le Coronavirus ? Et quelles sont les anticipations des sociétés de gestion pour les mois à venir ? Assurancevie.com vous donne des éléments de réponse.

Avant toute chose, il est rappelé que l’investissement sur les marchés financiers comporte un risque de perte en capital.

En janvier dernier, à l’heure de faire quelques perspectives pour l’année 2020, les principaux risques identifiés pour les marchés financiers étaient d’ordre géopolitique, électoral ou encore d’entente commerciale. Nous étions loin d’imaginer ce qu’aller être l’année 2020 et la crise sanitaire sans précédent qui l’a marqué au fer rouge.

Dans ce contexte, comment ont réagi les marchés financiers ? Eh bien, dans un 1er temps, les secousses ont ébranlé toutes les Places. Mais au final, les résultats annuels sont assez disparates selon les marchés boursiers. Par exemple, le CAC 40 (les 40 plus importantes capitalisations cotées françaises) finit l’année 2020 dans le rouge. Mais outre-Atlantique, le S&P 500 (réunissant les 500 plus grosses capitalisation américaines) progresse lui de 16% sur l’année. Mieux encore, l’indice Nasdaq, qui se concentre sur les valeurs technologiques américaines, a tiré son épingle du jeu et finit en hausse de 44% ! Celui-ci a en effet était tiré vers le haut par des actions telles qu’Apple, Amazon ou encore Microsoft.

De même, malgré une mise à l’arrêt forcée d’un grand nombre d’entreprises au 1er trimestre, la Bourse chinoise enregistre une progression de 13% sur l’année.

Force est donc de constater que le redémarrage (plus ou moins progressif selon les pays) de l’activité économique et l’arrivée rapide de vaccins notamment ont redonné confiance aux investisseurs, et inversé la tendance.



Les perspectives des experts des marchés financiers

Assurancevie.com a sélectionné pour vous des extraits des notes d’analyse rédigées par des sociétés de gestion de renom.

Pictet Asset Management : « Les actions mondiales devraient progresser de 10% à 15% en 2021 »

« Le retour à la normale d’avant la pandémie prendra du temps. 2021 ne sera que le début de la transition. Une chose est sûre : les marchés émergents seront le moteur de la reprise économique en 2021, emmenés par la Chine et soutenus par un affaiblissement du dollar américain. (…) Les investisseurs doivent également s’attendre à ce que l’environnement grimpe dans l’échelle des priorités en 2021 et alimente la croissance dans des secteurs comme les énergies propres. La victoire de Joe Biden aux élections présidentielles américaines donnera un nouvel élan à ce changement. Partout dans le monde, les investissements verts feront partie intégrante des plans de relance budgétaire, alimentant une reprise économique forte et synchronisée ».

Par ailleurs, « les rendements des obligations d'État des pays développés devraient évoluer légèrement à la hausse, modérés par l’action des banques centrales, qui pourrait passer par une augmentation de la taille du bilan de la Banque centrale européenne et un contrôle de la courbe des taux par la Réserve fédérale américaine ».

Source : « L’environnement de l’investissement en 2021 », rédigé en novembre 2020 par Pictet Asset Management. Lire l’intégralité de la note en cliquant ici.



 

La Financière de l’Échiquier : « Les marchés financiers sont le reflet d’anticipations de l’avenir »

« À l’horizon mi-2021, la visibilité économique devrait être bien plus dégagée qu’elle ne le paraît actuellement. Le déploiement des premiers vaccins va dans un premier temps diminuer le rythme des contaminations, puis espérons-le, les faire disparaître. De leur côté, les États continueront d’accompagner cette période économique difficile, puis engageront des plans de relance inédits pour accélérer le rythme de la reprise. L’expansion budgétaire sera là. Enfin, les autorités monétaires continueront d’injecter des liquidités pour que les États, les entreprises et les ménages se financent à bon compte durablement ».

Source : « Macroscope, édition du 21 décembre 2020 », rédigé par Olivier de Berranger, directeur général délégué en charge de la gestion d’actifs chez La Financière de l’Échiquier. Lire l’intégralité de la note en cliquant ici.



 

Edmond de Rothschild Asset Management : « 2021, l’année de la chine ? ou sa décennie ? »

« Plongée la première dans la crise de la Covid-19, l’économie chinoise a également été la première à rebondir, certains de ses indicateurs économiques s’établissant aujourd’hui à des niveaux supérieurs à ceux qui prévalaient avant la pandémie. La situation sanitaire reste maîtrisée, ce qui devrait permettre à la Chine d’enregistrer une croissance économique positive pour l’année 2020. À l’inverse de la plupart des pays développés, la deuxième économie mondiale ne s’est pas engagée dans des plans de relance budgétaire ou dans un soutien monétaire imposant. Cette approche lui permet de conserver des marges de manœuvre significatives afin de soutenir sa croissance en cas de choc futur sur l’activité. (…) La forte volonté politique d’élever certaines entreprises chinoises au rang de leaders mondiaux dans des secteurs de pointe, comme les technologies de l’information, la médecine, l’aéronautique ou la robotique, soutient le dynamisme industriel de la Chine. Formalisée par le plan Made in China 2025 et érigée au rang de priorité nationale, cette ambition est de nature à pérenniser, voire accentuer, la croissance bénéficiaire des entreprises domestiques. Fait remarquable, celle-ci a été au cours de la décennie écoulée comparable à celle des États-Unis, mais supérieure à celle de l’Europe et des pays émergents dans leur ensemble ».

« La recherche économique d’Edmond de Rothschild anticipe un rattrapage plus rapide aux États-Unis qu’en Europe. La croissance américaine atteindrait 4,3% en 2021 après avoir reculé de -3,5% en 2020. Elle serait encore de 3% en 2022. En zone euro, la hausse du PIB (Produit Intérieur Brut) de 4,5% en 2021 et de 3,8% en 2022 resterait toutefois poussive au regard du recul de -7,5% en 2020. (…) En Chine, l’accélération des investissements en infrastructure et l’orientation du nouveau plan quinquennal en faveur de la demande intérieure pourraient engendrer une croissance de 9,8% en 2021 et de 5% en 2022. (…) Nous n’attendons pas de retour à la normale à horizon de prévisions des mouvements internationaux de personnes, mais les émergents pourraient bénéficier de la progression des prix des matières premières. La croissance des pays émergents atteindrait 5,6% en 2021 et 4,3% en 2022 après -2% en 2020 selon nos prévisions ».

Sources : « 2021 : l’année de la chine ? ou sa décennie ? », rédigé le 07 janvier 2021 par Edmond de Rothschild Asset Management ; et « Scénario macro-éco 2021-2022 : accélération de la croissance », publié le 17 décembre 2020 sur la base des prévisions du Dr. Mathilde Lemoine, Chef économiste du groupe Edmond de Rothschild.



 

Oddo BHF Asset Management : « La lumière est au bout du tunnel »

« Notre scénario de base est que les vaccins permettront une réouverture progressive des secteurs économiques actuellement encore à l’arrêt. Ils entraîneront une amélioration de l'emploi, un retour de la confiance des consommateurs et des entreprises, et une accélération de la demande globale portée par les dépenses liées à l’épargne contrainte. (…) Avec pour conséquence une hausse du cours des actions, en particulier un rattrapage des valeurs cycliques et décotées, ainsi que des rendements obligataires et des prix des matières premières plus élevés. (…)

C’est donc, encore une fois, des banques centrales et des stimuli fiscaux que viendra le salut des marchés. Nous ne doutons pas du support des banques centrales, en particulier aux États-Unis, même si, post élection, la Fed (Réserve fédérale américaine) est plutôt dans une attitude attentiste vis-à-vis du nouveau gouvernement. En revanche, tout retard supplémentaire de ratification des plans de relance des deux côtés de l’Atlantique enlève quelques points de croissance et amoindrit les anticipations de hausse des capacités bénéficiaires des sociétés. Souhaitons que nos dirigeants prennent encore plus conscience de l’urgence de ces plans tant l’arrêt des plans passés « embarquent de la décroissance » (environ 1,5 point de PIB après l’arrêt du « Care Act » aux États-Unis). C’est tout l’enjeu de l’allocation d’actifs pour 2021, mais nous restons optimistes quant à la trajectoire des actifs risqués au cours des 6 prochains mois. L’effet rattrapage et les flux ne font que commencer ».

Source : « Un retour (presque) à la normale », rédigé en décembre 2020 par Laurent Denize, global co-cio & global head of fixed income chez Oddo BHF Asset Management. Lire l’intégralité de la note en cliquant ici.



 

CPR Asset Management : « L’investissement thématique prend encore plus de sens dans le monde post-Covid »

« Les secteurs des nouvelles technologies et de la digitalisation n’ont été que très peu impactés par les mesures de confinement et ont même bénéficié de cette transformation rapide et forcée de l’économie, ce qui est le cas de la thématique du « Rester à la maison ». Notons que la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer cette transformation, enclenchée bien avant mars 2020. L’arrivée de plusieurs vaccins sur le marché à la fin de l’année et la perspective d’une réouverture plus saine des économies en 2021 ont entrainé un léger retournement de ce positionnement. C’est ainsi que nous assistons depuis novembre à une importante rotation vers les marchés qui ont été les plus impactés par la crise sanitaire. Les zones, secteurs et styles d’investissement délaissés tout au long de l’année 2020 ont notamment enregistré des rebonds très violents, à la faveur de l’annonce sur l’efficacité des vaccins. Ainsi les indices européens, japonais et sud-américains surperforment nettement, tout comme les secteurs de l’énergie et des banques et plus généralement le style Value. Nos vues de gestion étaient et sont globalement toujours alignées pour cette rotation. Nous conservons donc un niveau de risque médian dans nos fonds, faisant la part belle aux actions européennes et émergentes et plus généralement aux régions et secteurs décotés. Du côté du crédit, le maintien d’un soutien sans faille des banques centrales alimentera la course à la recherche de rendements, raison pour laquelle nous conservons une exposition importante sur le crédit européen au détriment des emprunts d’États. Nous gardons une vision négative sur le dollar, qui devrait pâtir d’un environnement de reprise de la croissance mondiale, et continuons à maintenir la part de nos investissements en dollar à des niveaux relativement bas ».

« Les crises économiques sont souvent des moments de rupture. Certains modèles, à bout de souffle, périclitent. A contrario, de nouvelles tendances, précédemment vantées comme celles du futur, émergent enfin. (…) Si les origines du virus restent encore inconnues, plusieurs institutions telles que la Banque mondiale ou l’OCDE ont souligné le fait que l’augmentation de la température et la perte de biodiversité augmentent la probabilité de la propagation de nouvelles maladies. Cela semble avoir provoqué une prise de conscience des gouvernements : des objectifs plus ambitieux et des stratégies plus concrètes de réduction des émissions des gaz à effet de serre ont été annoncés dans de nombreuses zones (Chine, Japon, Europe). De plus, la pression de l’opinion publique pour que les plans de relance soient « verts » n’a jamais été aussi forte. (…) Un autre marqueur de cette crise est l’accélération du digital. Les mesures de distanciation sociale ont fortement accéléré les ventes en ligne : la part des ventes de détail hors magasin a très fortement augmenté en Chine, aux États-Unis ou en Europe et ces modifications des modes de consommation seront probablement durables. Par ailleurs, le recours accru au télétravail, dont une partie sera instituée de façon permanente, a également fortement bénéficié aux valeurs technologiques. Le secteur de l’éducation a, lui aussi, été bouleversé, avec le développement de nouveaux modes d’apprentissage (en ligne, personnalisé, à la demande), dont certains perdureront. (…) In fine, 2020 aura été une année d’accélération d’un certain nombre de thèmes : réaction au changement climatique, transition énergétique, prise de conscience des inégalités, digitalisation sous toutes ses formes, nouveaux modes de consommation. Et il est évident que cette accélération des thématiques se trouve derrière les divergences boursières entre les secteurs gagnants et perdants de la crise. L’investissement thématique constitue un avantage certain pour les investisseurs qui ont su identifier bien en amont ces tendances et en bénéficier en 2020 ; il présente donc un intérêt renforcé à la suite de la crise de la Covid ».

Sources : « Allocation d'actifs - bilan 2020 & perspectives 2021 », rédigé par Malik Haddouk, directeur de la gestion diversifiée chez CPR Asset Management & Gauthier Saint-Olive, spécialiste produits chez CPR Asset Management et publié le 11 janvier 2021 ; et « Conjoncture - l’investissement thématique prend encore plus de sens dans le monde post-Covid », rédigé par Bastien Drut, stratégiste sénior chez CPR Asset Management et publié le 11 janvier 2021.



 

Avertissement : Les unités de compte comportent un risque de perte de capital. L’assureur ne s’engage que sur le nombre d’unités de compte, mais pas sur leur valeur. La valeur de ces unités de compte, qui reflète la valeur d’actifs sous-jacents, n’est pas garantie mais est sujette à des fluctuations, à la hausse ou à la baisse, dépendant en particulier de l’évolution des marchés financiers.

Mis à jour le 28/01/2021

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