Comment investir dans des entreprises « disruptives » ?

  1. Wesley Lebeau
  2. Gérant actions thématiques
  3. CPR Asset Management
Sur le plan économique, la disruption est un phénomène de rupture avec un modèle passé. Elle crée de nouvelles habitudes, révolutionne les process, etc. Et cela peut bien souvent avoir un impact positif sur nos modes de vie mais aussi sur la planète. Rencontre avec Wesley Lebeau, gérant du fonds CPR Invest - Global Disruptive Opportunities.

Interview achevée de rédiger le 21 septembre 2020 

Présentez-nous votre société de gestion en quelques mots. Quelle est sa marque de fabrique ?
Wesley Lebeau : Créée il y a plus de 30 ans, CPR AM est une société de gestion indépendante, filiale autonome du groupe Amundi, le 1er gestionnaire d’actifs européens. CPR AM couvre les principales classes d’actifs : actions, taux et crédit, convertibles, diversifiés et gère aujourd’hui plus de 50 milliards d’euros pour compte de tiers.

CPR AM fait notamment figure de pionnier de la gestion thématique et se place parmi les leaders mondiaux sur cette classe d’actifs avec une douzaine de stratégies thématiques et plus de 10 milliards d’encours gérés. Parce gestion thématique et investissement responsable partagent le même horizon long terme, la plupart de nos stratégies intègre des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) dans leur gestion. Citons par exemple le vieillissement de la population, le changement climatique, le défi alimentaire, l’éducation, l’urbanisation, les technologies médicales ou encore la réduction des inégalités.
Vous gérez le fonds nommé CPR Invest - Global Disruptive Opportunities. En quoi consiste sa stratégie de gestion ?
Wesley Lebeau : Sa stratégie d’investissement vise à sélectionner les entreprises dites « disruptives », c’est-à-dire celles qui créent un nouveau marché en proposant un nouveau produit ou service, ou un nouveau canal de distribution. Cette solution, plus rapide, plus pratique, plus simple ou moins chère, est susceptible de concurrencer voire de remplacer les modèles économiques existants. Par exemple, un outil de diagnostic qui permet d’obtenir des résultats près de 40 heures plus vite qu’un autre système révolutionne à la fois le diagnostic mais en conséquence la bonne prise en charge du patient et de son traitement. Un gain de temps, un traitement mieux ciblé et administré le plus rapidement possible, augmente les chances de guérison pour le patient et in fine réduit les coûts pour tous.

Tous les secteurs économiques peuvent être confrontés à une disruption, par exemple la santé, l’économie Internet, la technologie, l’industrie, l’environnement, la finance, etc.

Son objectif d’investissement consiste à surperformer les marchés actions internationales sur l’horizon de placement recommandé, soit 5 ans minimum.
Comment réalisez-vous votre sélection de valeurs ? Ces sociétés innovantes ne sont-elles pas difficiles à identifier ?
Wesley Lebeau : Pour intégrer l’univers d’investissement, une entreprise doit répondre à la définition de la disruption telle que présentée précédemment. Les entreprises sont regroupées au sein de 4 grandes dimensions : l’économie digitale, la santé - les sciences de la vie, l’industrie 4.0 et la planète. Cela représente environ 700 valeurs et une vingtaine d’activités disruptives : impression 3D, robotique, biotechnologie, e-santé, agriculture de précision, stockage d’énergie, énergies renouvelables, cyber sécurité, cloud, e-commerce…

Avec Estelle qui m’accompagne dans la gestion, nous avons rencontré plus de 200 entreprises par an. Nous participons aussi à de nombreuses conférences ou voyages dédiés à une filière d’activité. Cela permet de rencontrer sur un temps donné un grand nombre d’acteurs et de se forger ainsi des convictions plus fortes sur la maturité et les perspectives des entreprises. Par exemple, je me suis rendu au Japon pour rencontrer des sociétés actives dans la robotique, en Californie sur la technologie, etc.
Pouvez-vous nous donner un exemple concret de société en portefeuille qui correspond à ce modèle de rupture ?
Wesley Lebeau : Citons DocuSign, le leader mondial de la signature électronique. La révolution ? Gain de temps, zéro papier, traçabilité… Avant, quand nous recevions un devis ou une facture, il fallait l’imprimer pour le signer puis le scanner pour le renvoyer enfin par courrier électronique. Aujourd’hui le client reçoit le document généré et envoyé sur DocuSign par le fournisseur. Le client signe directement sur la plate-forme et il reçoit instantanément tout comme le prestataire le document signé. DocuSign estime que sont ainsi économisés : plus de 9,5 milliards de litres d'eau, ainsi que plus de 2 500 tonnes de déchets. Et parce que ce papier n'a pas été fabriqué, notre planète a été épargnée de plus d’un million de tonnes de CO2 supplémentaires. Le confinement a été un véritable accélérateur dans l’adoption de cet outil.

Une bonne illustration où la disruption améliore la vie des Hommes et est bénéfique pour la planète !
Quelles sont vos principales convictions actuellement ?
Wesley Lebeau : Le portefeuille actuel est assez concentré aujourd’hui, autour de moins de 60 valeurs. Il est construit afin de gérer au mieux les pics de volatilité qui caractérisent le contexte de marché présentant peu de visibilité.

Nos convictions se portent sur les principaux facteurs de croissance de long terme. Sur la dimension économie digitale, nous nous concentrons sur le cloud, le big data et la cyber sécurité. Les énergies renouvelables et en particulier le solaire ont notre faveur dans la dimension planète. Les technologies médicales ou Medtechs - qui ont été pénalisées en raison de la chute des interventions et des consultations non liées au Covid – devraient bénéficier d’une reprise à différents rythmes prochainement.
N’y a-t-il pas un risque « d’effet de mode » plus important sur cette thématique d’investissement que sur d’autres ? Et si oui, comment ce risque est-il appréhendé dans la gestion du fonds ?
Wesley Lebeau : Le phénomène de disruption a toujours existé ! Cependant, il s’accélère depuis ces dernières décennies, entraîné par les tendances de fond de notre société : évolutions technologiques, mondialisation, changements démographiques & sociaux, défis environnementaux…. Il est aussi perpétuel ; les disrupteurs d’aujourd’hui seront sûrement les disruptés de demain.

La thématique de la disruption et l’univers d’investissement tel que nous l’avons défini sont exposés à de nombreux thèmes et de nombreux secteurs et non un seul thème comme les biotechnologies, le big data, l’économie digitale ou les énergies renouvelables.

Ainsi avec ses multiples moteurs de performance, le fonds a pu démontrer sa robustesse et sa capacité à délivrer de la performance dans toutes les configurations de marché, et au-dessus de l’indice MSCI World : 17,2% annualisé sur 3 ans et 28,1% sur 1 an contre respectivement 9,6% et 20,6% pour l’indice de référence (données arrêtées au 31/08/2020). La crise sanitaire a été un véritable accélérateur de la disruption et nos convictions ont porté leurs fruits ces derniers mois.

En résumé

  1. Nom du fonds :

    CPR Invest – Global Disruptive Opportunities A - Eur Acc

  2. Société de gestion :

    CPR Asset Management

  3. Encours du fonds :

    3 153 millions d’euros

  4. Code Isin :

    LU1530899142

  5. Date de création du fonds :

    22/12/2016

  6. Nombre de lignes :

    63

  7. Performance 1 an* :

    28,1%

  8. Performance 3 ans annualisée* :

    17,2%

  9. Performance depuis la création du fonds annualisée* :

    15,5%

  10. Performance depuis la création du fonds cumulée* :

    70,2%

  11. Volatilité 3 ans (annualisée) :

    22,7 %

  12. Profil de risque du DICI(1) :

    6/7

  13. Dans quels contrats retrouver ce support :

    Puissance Avenir et Puissance Avenir Capitalisation

Chiffres arrêtés au : 31/08/2020

*Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.



Répartition par pays

Répartition sectorielle



Répartition par capitalisation

(1)Cet indicateur de risque est extrait du Document d’Informations Clés pour l’Investisseur (DICI). Calculé sur une échelle de 1 à 7, il permet de connaître le risque potentiel afférent au support. Plus le chiffre est élevé plus le risque est élevé et le rendement escompté typiquement plus élevé.

AVERTISSEMENT : Les unités de compte comportent un risque de perte en capital. Il n’existe pas de garantie en capital des sommes investies sur ces supports. L’assureur ne s’engage que sur le nombre d’unités de compte mais pas sur leur valeur. La valeur de ces unités de compte n’est pas garantie mais est sujette à des fluctuations à la hausse ou à la baisse, dépendant en particulier de l’évolution des marchés financiers.

Mis à jour le 30/09/2020

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