Investir en actions reste pertinent face à la forte création monétaire

  1. Romain Burnand & Raphaël Lucet
  2. Gérant & analyste-gérant de Moneta Multi Caps
  3. Moneta Asset Management
Assurancevie.com vous propose un regard d’experts sur la situation des marchés financiers français en compagnie de Romain Burnand, fondateur de la société de gestion Moneta AM et gérant de Moneta Multi Caps, et Raphaël Lucet, analyste-gérant du même fonds.

Interview achevée de rédiger le 29 avril 2020 

Moneta dispose d’une forte expertise sur le marché boursier français, qui est son terrain de jeu de prédilection. Quelle est votre vision du tissu économique de notre pays suite à la crise sanitaire ?
Romain Burnand & Raphaël Lucet : Il va falloir attendre quelques mois pour voir les conséquences en termes de faillites car l’État a pris une bonne partie des charges fixes des entreprises à sa charge pendant la crise, et la hausse de l’endettement, par exemple grâce aux prêts garantis par l’État, permet à la plupart des sociétés de faire face au solde. Reste la question de la solvabilité. Le gouvernement réfléchit déjà à comment transformer les niveaux de dettes intenables en fonds propres. Finalement le tissu économique sera affaibli par plus de dettes, mais si la consommation des particuliers repart ce ne sera pas insurmontable. Il va falloir travailler sur la confiance du consommateur.
Quels ont été vos choix d'investissement pendant la correction des marchés ?
Romain Burnand & Raphaël Lucet : Nous avons très rapidement fait l’analyse que la crise sanitaire aurait des conséquences économiques graves, mais qu’il ne s’agissait pas d’une crise financière. Et qu’il fallait distinguer trois types de sociétés : celles « immunisées » contre le virus et la crise économique (santé, énergies renouvelables, paiements), celles subissant directement les effets du confinement (services, transports, tourisme et bâtiments travaux publics) et celles exposées à la crise économique (banques, assurances, secteur automobile).

Nous avons gardé notre exposition aux premières, renforcé certaines des victimes du confinement car leurs valorisations nous ont semblé avoir baissé de manière exagérée (Eiffage, Spie…) et dans un premier temps nous avons allégé la troisième catégorie. Nous avons ensuite réinvesti en valeurs bancaires (BNP Paribas principalement), quand leur cours nous est apparu excessivement pénalisé. L’effet de la crise économique devrait être gérable au moins pour les plus solides d’entre elles.
Quelles sont vos perspectives pour les prochains mois ?
Romain Burnand & Raphaël Lucet : Nous tablons sur une probable reprise en W, avec un rattrapage d’activité dans un premier temps suivi d’une certaine mollesse avant que d’éventuels plans de relance ne se mettent en place. Les sociétés sont en train de travailler sur des plans d’adaptation des capacités (c’est-à-dire de baisse de coûts) suivant le niveau d’activité prévu en 2021.
Avez-vous identifié des secteurs porteurs pour « l’après crise » ?
Romain Burnand & Raphaël Lucet : La digitalisation devrait se poursuivre ainsi que les investissements dans la santé.
Les secteurs poussés par l’État devraient aussi être porteurs (transition écologique, relocalisation industrielle) même si cela risque de prendre plus de temps que prévu car il va être difficile dans le climat actuel de mettre de nouvelles contraintes écologiques par exemple alors que les entreprises veulent baisser leurs coûts et les particuliers maintenir leur pouvoir d’achat.
Est-ce que l’approche ESG que vous suivez dans vos investissements a fait la différence dans le contexte de crise ?
Romain Burnand & Raphaël Lucet : Les énergies renouvelables (investissements qui représentent 10% de l’encours de Moneta Multi Caps) sont en hausse depuis le début de l’année : elles sont largement immunisées contre le virus et contre la crise économique. De même, les valeurs vertes du portefeuille vont pour la plupart bénéficier d’une préoccupation accrue vis-à-vis de l’environnement. Cette poche de valeurs qui représente 22% du fonds a été un des facteurs à l’origine de sa résistance par rapport à la baisse des indices depuis le début de l’année.
Quelle est la valeur-ajoutée du fonds Moneta Multi Caps aujourd’hui ?
Romain Burnand & Raphaël Lucet : Notre valeur-ajoutée, c’est l’analyse des sociétés : nous connaissons très bien les entreprises dans lesquelles nous investissons et nous dialoguons très fréquemment avec elles. Nos analystes font un travail très pointu sur des sociétés de toutes tailles, et aux secteurs d’activité très variés. Cela nous permet de sortir des sentiers battus, d’être capables d’aller à contre-courant des opinions du marché et de mieux anticiper les bonnes ou les mauvaises nouvelles.

Nous sommes des gérants actifs avec un portefeuille concentré. Cette approche est efficace sur la durée comme le montrent les historiques de performance des fonds que nous gérons. Cependant rien n’est jamais gagné d’avance, mais c’est ce travail qui nous passionne, et la passion est souvent une condition du succès.
Pensez-vous que le moment soit opportun pour les épargnants d’investir sur les actions françaises, ou vaut-il mieux faire preuve de prudence pour le moment ?
Romain Burnand & Raphaël Lucet : Il y a ce que nous savons, et ce que nous ne savons pas. Ce que nous savons, c’est que les marchés sont soutenus par les États et les Banques Centrales. Les valorisations sont élevées en absolu mais attractives au regard d’autres classes d’actifs tant que ce soutien persiste. Étant donné l’endettement du monde, il est probable que les Banques Centrales n’aient pas d’autres choix que de maintenir des taux bas quand bien même l’économie irait mieux et que l’inflation repartirait (comme ce fut le cas fin 2018 aux États-Unis).
Dans ce scénario, les investissements monétaires ou obligataires seraient rapidement laminés par une inflation croissante et un taux de rendement maintenu artificiellement bas (« yield curve control » déjà en place au Japon et dont on parle de plus en plus en Occident).

Ce que nous ne savons pas, c’est ce qui se passera à court terme. Nous savons cependant qu’à long terme, les actifs réels (actions, matières premières, immobilier…) sont protégés contre l’inflation.
Dans un monde de forte création monétaire, les actions ont ainsi toute leur place dans le patrimoine de particuliers. À chacun de définir son niveau de risque. Et à nous de continuer à gérer Moneta Multi Caps de manière habile et déterminée pour offrir à nos porteurs un bonus durable par rapport aux indices comme nous avons réussi à le faire depuis 2006, date de lancement du fonds.

Zoom sur Moneta Multi Caps C

  1. Société de gestion :

    Moneta Asset Management

  2. Encours du fonds :

    2 166 millions d’euros

  3. Code Isin :

    FR0010298596

  4. Date de création du fonds :

    24/03/2006

  5. Nombre de lignes (à fin mai 2020) :

    100 

  6. Performance depuis le début de l’année :

    -12,3% (-15,6% pour le CAC All-Tradable dividendes nets réinvestis)

  7. Performance 3 ans :

    -7% (-1,5% pour le CAC All-Tradable dividendes nets réinvestis)

  8. Performance 5 ans :

    16,3% (15,4% pour le CAC All-Tradable dividendes nets réinvestis)

  9. Performance depuis la création du fonds :

    156,8% (53,5% pour le CAC All-Tradable dividendes nets réinvestis)

  10. Volatilité 3 ans (à fin mai 2020) :

    19,6% (20,4% pour le CAC All-Tradable dividendes nets réinvestis)

  11. Profil de risque du DICI :

    5/7

  12. Durée de placement recommandée :

    5 ans minimum

  13. Notation Morningstar :

    ★★★★

  14. Dans quels contrats investir sur ce fonds :

    Le support est éligible à Evolution Vie, Puissance Avenir, Puissance Avenir Capitalisation, Puissance Avenir Madelin, Puissance Avenir PERP et Puissance Sélection

Chiffres arrêtés au : 17/06/2020

AVERTISSEMENT : Les unités de compte comportent un risque de perte en capital. Il n’existe pas de garantie en capital des sommes investies sur ces supports. L’assureur ne s’engage que sur le nombre d’unités de compte mais pas sur leur valeur. La valeur de ces unités de compte n’est pas garantie mais sujette à des fluctuations à la hausse ou à la baisse, dépendant en particulier de l’évolution des marchés financiers.

Mis à jour le 24/06/2020

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