« Tous les profils ont délivré une performance positive sur l’année »

  1. Charles Henri Kerkhove
  2. Directeur de la gestion Multi Asset
  3. Fidelity International
Sans filtre, en toute transparence et simplicité, c’est ainsi que la société de gestion Fidelity International, en charge de la gestion pilotée de votre contrat, a répondu à nos questions. L’occasion d’expliquer les performances 2021 des profils de gestion et aussi de nous livrer ses convictions et craintes pour 2022. Rencontre exclusive avec Charles Henri Kerkhove, le directeur de la gestion Multi Asset chez Fidelity International.

Interview achevée de rédiger le 22/02/2022

Quel bilan dressez-vous de l’année boursière 2021 ?
Charles Henri Kerkhove : Les marchés actions ont connu une solide dynamique haussière, comme en 2020 et en 2019.

La performance des marchés d’actions internationales a principalement été portée par l’optimisme des investisseurs, en raison du déploiement des vaccins anti-Covid-19. L'amélioration des bénéfices des entreprises dans les pays développés, l'assouplissement des restrictions de mobilité dans les principales économies et le soutien budgétaire aux États-Unis ont également soutenu les actifs à risque. Toutefois, ces gains ont été freinés par l'émergence de nouveaux variants du Covid-19 et les inquiétudes autour de l'inflation.

Dans ce contexte, les marchés d’actions américaines et européennes ont surperformé ceux des autres régions. Les marchés émergents ont baissé et sous-performé les marchés développés, principalement en raison des risques économiques et politiques en Chine.

D'un point de vue sectoriel, l’énergie et les matériaux ont profité d'une hausse des prix du pétrole brut et des métaux. Les secteurs des technologies et des valeurs financières figuraient également parmi les meilleures performances.

Sur le plan des marchés obligataires, on a assisté à une hausse des rendements alors que les banques centrales se préparaient à resserrer leur politique monétaire au regard du risque d’inflation. Les investisseurs craignaient que les économies développées ne soient pas en mesure de faire face à des taux d'intérêt plus élevés pour contrer une hausse de l'inflation pendant que la croissance montre des signes de ralentissement. L'émergence du variant Omicron a également perturbé les marchés obligataires mondiaux.

Côté crédit, les obligations d'entreprises sont restées remarquablement résilientes. Les écarts de rendement (spreads) se sont resserrés durant la majeure partie de 2021, dans un contexte d'amélioration des perspectives de croissance, de poursuite des vaccinations contre le Covid-19 et de solides bénéfices des entreprises. Cependant, cet optimisme a été amoindri vers la fin de 2021 en raison de la volatilité croissante liée au secteur immobilier chinois, de contraintes liées aux chaînes d'approvisionnement et de la flambée des cas de Covid.
Comment ont évolué les différents profils d’investissement de la gestion pilotée dans ce contexte ?
Charles Henri Kerkhove : Au cours de l’année nous avons graduellement réduit l’exposition aux actions au sein des profils afin de prendre des bénéfices après la belle progression des marchés. Les gérants ont augmenté l’exposition aux États-Unis, aux dépens principalement de l’Europe au sein des profils. Des arbitrages ont également eu lieu au sein de l’exposition obligataire, principalement une prise de profits sur les obligations européennes de haute qualité où les valorisations sont devenues tendues.

Tous les profils ont délivré une performance positive sur l’année, cependant ce sont clairement les marchés actions qui ont tiré la performance alors que les obligations d’État américaines et européennes ont délivré de la performance négative au cours de l’année, tout comme les obligations d’entreprises où on note un essoufflement après quelques années d’excellentes performances.
On entend parler de pénuries de matières premières et de matériaux, est-ce un danger pour l’activité économique ? Et si oui, comment limiter son impact dans une allocation d’actifs ?
Charles Henri Kerkhove : Les données actuelles indiquent que les problèmes de chaîne d'approvisionnement devraient culminer au cours du 1er ou 2e trimestre 2022. Aux États-Unis par exemple, certains goulots d'étranglement se sont même déjà atténués, les exportations s'améliorent et les congestions portuaires commencent à baisser, indiquant que la reconstitution des stocks est en cours.

L’impact des tensions entre la Russie et l’Ukraine se font ressentir au niveau des prix du gaz naturel et du pétrole. L’Europe, en particulier l’Allemagne et l’Europe centrale, étant fortement dépendante des importations d’énergie de la Russie cette hausse de prix risque d’impacter les ménages et les entreprises.
Quels sont les autres éléments de tension qui pourraient venir perturber les marchés dans les prochains mois ?
Charles Henri Kerkhove : À part la Russie, l’Asie devrait continuer de faire parler. Après une énorme croissance, le secteur immobilier en Chine représente désormais plus de 20% du PIB, expliquant l'objectif du gouvernement de désendetter ce secteur.

Alors que de nombreux promoteurs immobiliers se conforment déjà à cette politique, il est probable que nous assistions à de nouvelles difficultés de la part d'autres promoteurs immobiliers dans les mois à venir, ce qui pourrait générer du stress sur les marchés, notamment des obligations à haut rendement en Chine et en Asie plus largement. Cependant, nous pensons que ce risque est déjà intégré dans les cours de bourse. Et surtout, nous pensons que les autorités chinoises interviendront en cas de crise sur le marché immobilier et/ou obligataire chinois offshore. L'émergence de nouveaux variants a aussi le potentiel de changer la donne macroéconomique à court terme - et devrait être traitée comme telle. Les évolutions sanitaires continueront d’impacter les restrictions de mobilité, notamment dans les pays développés, ce qui aura un impact économique.
L’inflation semble être de retour. Faut-il s’en inquiéter ? Comment intégrez-vous cela dans la construction de vos allocations ?
Charles Henri Kerkhove : La re-reflation devrait dominer l’actualité en ce début d’année 2022. Au cours des dernières semaines, nous avons observé de nombreux éléments indiquant une forte reprise du marché du travail américain, des bénéfices résilients des entreprises soutenus par la demande dans les marchés développés, ainsi qu’un léger assouplissement de la politique en Chine.

Des attentes de hausses de taux aux États-Unis tout comme en Europe ont déjà impacté les marchés obligataires depuis le début de l’année. Cependant nous pensons que les banques centrales ne seront pas aussi agressives que prévu, surtout face à un ralentissement potentiel de l’économie.
Quelles zones géographiques privilégiez-vous en ce début d'année 2022 ? Et au contraire, quelles sont celles dont vous vous détournez ?
Charles Henri Kerkhove : Dans l’univers des actions, nous maintenons un positionnement neutre en 2022.
Au sein des régions, nous restons positifs sur les marchés émergents et le Japon et de plus en plus sélectifs sur les marchés développés.
Nous sommes négatifs sur les États-Unis, les niveaux de valorisations restent élevés et les plans d’investissement en infrastructure sont au point mort.
Sur les marchés obligataires, nous sommes neutres au niveau des obligations d’État et négatifs sur les obligations d’entreprises.
Sur le marché des changes, nous maintenons notre conviction sur le dollar américain, qui peut bénéficier d'un resserrement de la FED (Banque centrale américaine) et de son rôle de valeur refuge.
Et en termes de secteurs d’activité, avez-vous des préférences et des exclusions ?
Charles Henri Kerkhove : 2022 sera probablement une autre année sans précédent. Le retour plausible de l’inflation devrait peser sur les secteurs à faible pouvoir de fixation de prix, qui auront ainsi de la difficulté à répercuter les hausses de coût sur les prix.

La décarbonation et les objectifs de zéro émission nette seront à nouveau un thème critique en 2022 et bien au-delà. Les capitaux privés devraient continuer d'affluer vers les technologies à faible émission de carbone et de s'éloigner des secteurs à fortes émissions.

La géopolitique continuera d'avoir un impact sur les chaînes d'approvisionnement et la disponibilité des ressources, l'approvisionnement en gaz russe en Europe et les tensions accrues à la frontière russo-ukrainienne étant les principaux points focaux. Cela devrait peser sur les secteurs de l’énergie et des matières premières.

La rivalité économique entre les États-Unis et la Chine devrait aussi persister en tant que principal moteur de la macroéconomie. L'évolution des relations commerciales au cours des prochaines périodes pourrait avoir des implications importantes pour l'investissement des entreprises, les marchés des capitaux et plus encore.

Avec des programmes budgétaires pluriannuels en cours en Europe et aux États-Unis, l'attention devrait se tourner vers la réglementation économique. Nous pensons que la Maison Blanche se concentrera sur les grandes entreprises de technologie, le changement climatique et le salaire minimum (au niveau national) et qu'elle poursuivra l'avancement de sa proposition d'accord sur l'impôt minimum (au niveau mondial).

Le programme réglementaire de la Chine visant à soutenir la « prospérité commune » continuera également d'avoir des implications bien au-delà de ses frontières.
Que diriez-vous pour convaincre les épargnants qui ne le seraient pas déjà de l’intérêt de la gestion pilotée ?
Charles Henri Kerkhove : Dans un environnement de marché qu’on attend plus volatil deux facteurs sont primordiaux pour nous. Premièrement la diversification, donc tout simplement ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier mais avoir une exposition large au niveau des classes d’actifs, régions, secteurs et styles d’investissement. Le second facteur important est la gestion active, des gérants professionnels aux manettes qui adaptent l’allocation des modèles en fonction de l’environnement de marché et leurs convictions offre une réelle valeur ajoutée.

Avertissement : Les unités de compte comportent un risque de perte en capital. L’assureur ne s’engage que sur le nombre d’unités de compte, mais pas sur leur valeur. La valeur de ces unités de compte, qui reflète la valeur d’actifs sous-jacents, n’est pas garantie mais est sujette à des fluctuations, à la hausse ou à la baisse, dépendant en particulier de l’évolution des marchés financiers.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

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Mis à jour le 28/04/2022

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