Les produits structurés, comment fonctionnent-ils ?

Depuis 2018, la France enregistre une expansion continue du marché des produits structurés. Vous les connaissez peut-être sous les noms de fonds à formule, à promesse ou bien encore à fenêtre ? Ces placements reposent généralement sur un système de calcul complexe et se destinent aux investisseurs avertis. A l’heure où nous connaissons une remontée des taux d’intérêt et un repli des marchés boursiers, nos experts d’Assurancevie.com vous éclairent sur l’opportunité de ces instruments financiers.
A mi-chemin entre le fonds euro et les unités de compte, les produits structurés permettent d'investir indirectement sur une action ou un indice boursier, tout en profitant d’une protection partielle ou totale du capital investi.
Présenté parfois, comme une alternative à la volatilité des marchés boursiers, le produit structuré est un outil de diversification financière dont il est nécessaire de comprendre le fonctionnement pour en faire un allié de votre gestion de patrimoine.
Une gestion agile du couple rendement/risque
Les produits structurés sont émis par une institution financière (banque ou compagnie d’assurance) et conçus sur mesure afin d'ajuster le niveau de risque à la rentabilité souhaitée ; le gain à la hausse est plafonné et en contrepartie le capital est totalement ou partiellement protégé.

Les modalités de fonctionnement sont connues à l’avance
Depuis plusieurs années l’AMF se montre particulièrement vigilante sur la commercialisation des produits structurés auprès des particuliers et notamment sur leur présentation promotionnelle. Les modalités de souscription doivent être compréhensibles et transparentes pour les investisseurs. Avant de souscrire, vous avez en votre possession toutes les clés pour comprendre ce placement.

Les gains sont conditionnés à l’évolution d’un… sous-jacent

Le produit structuré est une combinaison de plusieurs produits financiers comportant au moins un produit dérivé. Dans le cadre de cet investissement, les coupons (gains) dépendent de l’évolution d’un sous-jacent constatée à des dates d’observations périodiques et prédéfinies contractuellement.
NB : Il est donc stratégique d’observer la situation des marchés financiers et leur potentiel de performance avant les premières dates de constatations. En effet, dans son mécanisme le produit structuré va se positionner sur le sous-jacent et prendre une position à une date, qui sera retenue comme base de référence (strike).

Dans sa forme basique, le produit structuré est la combinaison mathématique d’une obligation zéro coupon et d’une option.
Les options ou les contrats à terme sont des exemples bien connus de produits dérivés : leur valeur change en fonction des variations du cours de leur sous-jacent.
Le sous-jacent peut être une action ou une obligation, une valeur de référence (indice ou taux d’intérêt) ou un actif négocié (comme une matière première ou une devise étrangère).
NB : Dans la majorité des cas actuels, la composante est obligataire. Elle permet de bénéficier d'une protection du capital à l'échéance ; elle est proportionnelle au montant du capital garanti et conjuguée à une option qui assure une performance plus importante.
L’anticipation de remboursement : les « autocalls »
La plupart des structurés actuels sont des autocalls. Il s’agit de produits qui prévoient un remboursement automatique en fonction de l’évolution des marchés financiers.
Les produits autocalls peuvent être classés en deux sous-catégories : les "Athéna" dont le versement des coupons s’effectue à l’échéance et les "Phoenix", à chaque date d’observation.
Si au terme du placement l’investisseur n’a pas récupéré son capital investi à l’une des dates observées, il conviendra alors de constater une dernière fois le niveau du sous-jacent. L’investisseur recevra un capital dont le montant dépendra de deux éléments : l’évolution de l’indice et le niveau de la barrière de protection.
3 scénarii de gestion du risque : des performances à géométrie variable
Les documents contractuels contiennent réglementairement trois scénarii afin de vous permettre d’anticiper les pertes et les gains potentiels générés par ces actifs financiers.
NB : Avant de souscrire, un document réglementaire vous est remis. Le document d’informations clés (DIC) comporte les informations importantes sur le niveau de risque du placement.
3 exemples de scénarii de gestion du risque : des résultats à géométrie variable
Les produits structurés diffèrent les uns des autres. Les hypothèses de performances varient en fonction du sous-jacent choisi ( CAC 40, Euro Stoxx 50, Indice S&P Transatlantic 100, etc.) et des caractéristiques qui leurs sont propres (durée, autocall, conditions de protection du capital à l’échéance).
Un scénario favorable : si l’indice est stable ou en hausse : l’investisseur récupèrera son capital initial(1) majoré des gains indiqués lors de la souscription.

Un scénario médian : si l’indice n’enregistre pas une baisse supérieure à la barrière de protection : l’investisseur récupère uniquement son capital initial(1) (et un rendement minimum, si prévu par le gestionnaire lors de la souscription).

Un scénario défavorable(2) : si l’indice enregistre une baisse supérieure à la barrière de protection : l’investisseur récupère son capital(1) diminué de la performance finale de l’indice (parfois l’intégralité de son capital(1), si prévu par le gestionnaire, lors de la souscription).

(1)Il est possible que le montant de remboursement du Capital Initial soit nul en cas de défaut, faillite ou de mise en résolution de l’Émetteur auquel cas l’investisseur peut perdre jusqu’à̀ la totalité́ du Capital initialement investi.
(2)Avec l’effet de levier, les pertes peuvent rapidement s’accumuler si le sous-jacent évolue dans la mauvaise direction.
Les 4 principaux avantages du produit structuré
Les avantages des produits structurés peuvent être résumés de la manière suivante :
les conditions et modalités sont prédéfinies évitant les déconvenues
l’investisseur bénéficie d’une protection du capital et d’un couple rendement/risque intéressant tout en assurant une protection partielle, voire totale du capital à l'échéance
plusieurs canaux de souscription sont possibles : en direct, assurance vie, compte-titres, PEA, PER
l’investisseur peut récupérer son capital majoré de gain à court terme si l’indice dépasse rapidement son niveau initial à une des dates d’observation (autocalls).
Les limites du produit structuré
Il ne peut y avoir croissance de rendement d’une classe d’actifs sans prise de risque.
le produit présente certains risques : perte en capital à l’échéance
ils restent soumis au risque de défaut de l’émetteur, notamment si la banque émettrice fait faillite.
des frais en cas de rachat avant l’échéance peuvent être appliqués et les pertes cristallisées car la barrière de protection ne fonctionne que si le fonds est conservé jusqu’à échéance.
le rendement est plafonné, ce qui signifie que l’investisseur ne profite pas pleinement de la performance finale du sous-jacent
Les différents supports d’investissement et leur fiscalité
Les produits structurés peuvent être logés dans différentes enveloppes financières(3) tels que l’assurance vie, le compte-titres, le plan épargne en actions (PEA) et le Plan épargne retraite (PER). La fiscalité applicable sur les intérêts perçus du produit est spécifique au choix de l’enveloppe juridique. (Cf : fiscalité de l’assurance vie(4), fiscalité du PEA, fiscalité du PER).
(3)Les unités de compte comportent un risque de perte en capital. Il n’existe pas de garantie en capital des sommes investies sur ces supports d’investissement. L’assureur ne s’engage que sur le nombre d’unités de compte mais pas sur leur valeur. La valeur de ces unités de compte n’est pas garantie mais sujette à des fluctuations à la hausse.
(4)Dans le cadre de l’assurance vie / capitalisation ces produits sont proposés comme unités de compte. L’assureur s’engage exclusivement sur le nombre d’unités de compte mais non sur leur valeur, qu’il ne garantit pas. Ces produits présentent un risque de perte en capital, un risque de crédit, un risque de marché, un risque de liquidité et un risque lié à l’éventuelle défaillance de l’émetteur et du Garant. Retrouvez l’ensemble de ces risques dans la brochure détaillée de chaque produit. Les gains éventuels peuvent être réduits par l’effet de commissions, redevances, impôts ou autres charges supportées par l’investisseur.
Mis à jour le 28/02/2023